Marine...

Dans la nuit qui s’étend sur l’immensité glauqueÇa et là on entend parfois quelques cris rauques,Rasant les flots mouvants, les gracieux goélandsLancent au gré du vent leurs appels affolants.On croirait dans le soir que montent mille plaintesVenues de marins noirs unissant leurs complaintes.Âmes des fiers corsaires êtes-vous revenuesAu pied des sanctuaires les voyez-vous perdus ?Est-ce que coulent leurs larmes lorsque les vagues viennentArracher les lambeaux de leurs terres lointaines,Ou bien sur une grève se couchent-il heureuxAvec pour tout bagage la profondeur des cieux.Vous qui dans vos échos conservez leurs naufragesLes avez-vous cueillis et posés sur la plage ?Oh mer dans la furie tu as brisé leurs âmesElles errent là haut et les oiseaux se damnentCar dans l’immensité c’est eux qui ont gardéLes voix de tous ces hommes épris de liberté…