Pièges...

Comme l’amour est doux, comme l’amour est piège
Il envahit les cœurs, et dévaste les vies,
Tel un torrent furieux ses désirs nous assiègent,
Et rendent nos matins pleins de mélancolie…

On voudrait l’absolu, et non l’inacceptable
Mais les journées de pluie sont au calendrier,
Et Cupidon sans arc prend un air de coupable
Car ses flèches sont toutes plantées dans l’encrier…

Les mots que l’on se dit, les gestes que l’on ose
Tomberont dans l’oubli dès que l’hiver paraît,
Et l’on cherche partout le trésor qui se pose,
Sur une blanche feuille au détour d’un cahier…

Penchés sur nos écrits, on croit à l’impossible,
Et tout semble si clair couché sur les carreaux,
Mais ce ne sont que leurres que l’on sait indicibles,
Les rêves s’évaporent ne laissant que les maux…

J’en ai vécu des jours où régnait la tendresse,
Je les ai habillés de couleur arc-en-ciel,
Ils ont fui lâchement, me reste la tristesse
Et les nuages noirs m’envahissent de fiel…

Je sais que l’on va dire « cette fille se gausse »
Elle ne sait poser que des lignes où on lit
Que son bonheur ici est empli de détresse,
Alors qu’elle est aimée bien plus qu’elle ne le dit…

Je m’appelle Juliette et je suis tout entière
Faite de tant de larmes, de tant de souvenirs
Ne croyez plus mes mots, car ils sont la frontière
Que franchit mon chagrin quand je le pose ici…