mercredi 5 septembre 2012

Adieu...


La pluie en fines gouttelettes tombe de ses yeux de poupée…
Elle est là, indécise, sa valise posée à la porte d’entrée,
N’osant faire le geste qui mettra un point final à toutes ces années.
Si frêle, si fragile, si peu déterminée…

Son regard incertain fait le tour du logis
Et tant de souvenirs soudain la désespèrent,
Cet homme elle l’a aimé, le croyant assagi
Mais il n’avait pour elle que des mots de colère…

Elle a tant pardonné, les tromperies, l’absence,
Combien de fois son coeur a cru ce qu’il disait
« je t’aime mon bébé » et plein de repentance,
Ses yeux rivés aux siens de larmes s’embuaient…

Mais les démons en lui étaient bien plus forts qu’elle
Et devant son écran il brisait le licou,
Cherchant tant d’autres jeux parmi ces jouvencelles
Aux allures osées et au corps sans tabous…

Que pouvait-elle faire avec ses faibles armes ?
Ses bras qui se tendaient n’attrapaient que du vent,
Elle était devenue celle qui de ses larmes
Noyait son avenir et balayait le temps…

Elle croyait pouvoir encore trouver la force
De laisser la douleur s’effacer peu à peu,
En pensant que demain il briserait l’écorce
Et redeviendrait l’homme qui peignait son ciel bleu…

Mais il est si facile le soir, couchée, tranquille,
De refaire le plan d’une vie sans souffrance,
Et l’espoir qui dessine des rêves malhabiles
Redevient quotidien poursuivant son errance…

Alors, pourquoi lutter contre l’indifférence ?
Les années qui ont chu l’ont laissée démunie,
Elle n’a plus en elle que soupçons et défiance
Et ce n’est pas ainsi qu’on peut aimer la vie…

Précautionneusement, tandis que minuit sonne
Elle quitte le nid qui contenait son âme.
Lui poursuit sa déroute sur son écran fantôme
Sans voir partir au loin celle qui fut sa femme…

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Merci de votre passage sur mon coin de rêve avec toute mon amitié... Poétiquement ...
Fugitive