Ma soeur...

Oh ma sœur, mon amie compagne de l’enfance,
Séparées, par la vie à toi souvent je pense,
Seule parmi mes frères tu savais mes élans
Formant en paix en guerre contre eux notre clan.
Toi l’aînée bien souvent usant de ta clémence,
Protégeait ce démon sans cesse en mouvement,
Et ta seule présence doublée de ta patience
Apportait sa caution auprès de nos parents.
Mais malgré ta bonté il fallait quelquefois
Inventer une excuse, contourner une loi,
Et moi jeune pécore m’estimant dans mon droit
De ce que tu faisais j’abusais, je le crois.
Pourtant, mon affection pour toi était sincère,
Tu avais des actions qu’aurait eues notre mère.
Et ma jeunesse à moi aurais-tu pu me dire !
Y penser quelquefois peut faire croire au pire,
Mais moi j’étais alors trop jeune et survoltée
Pour comprendre que toi tu te sacrifiais.
Aujourd’hui nos deux vies valent d’être contées
Le temps a fait son œuvre et nous a rapprochées
Nos cheveux ont blanchi avec nos compagnons
Et j’ai enfin franchi le cap de la raison…